vendredi 9 janvier 2009

L'engagement




Voilà un sujet qui semble loin du thème du rêve tel que nous le concevons habituellement. On rêve ordinairement aux millions de dollars, à la femme idéale, à l'admiration des autres, à notre intromission au temple de la renommée... Ne me contez pas d'histoires en me disant que vous n'avez jamais rêvé choses pareilles, je ne vous croirez pas! Encore aujourd'hui, je me suis surpris en train de m'imaginer riche et en voyage dans un pays aussi lointain qu'exotique et bien sûr assez chaud pour y faire pousser des palmiers. Vous comprendrez que c'est parfois plus invitant pour un Québécois que d'avoir les deux bottes dans la neige de janvier à pelleter son entrée sous un ciel peinturé gris pâle!


Pourtant bien plus profondément en nous, on rêve tous aussi, d'une façon bien plus extraordinaire, à de lointains idéaux, à cette meilleure part de nous-même et de l'humanité que nous savons existante mais si timide et appeurée. On peut tous se l'avouer, chacun rêve d'un meilleur monde, mais qui fait vraiment quelque chose pour que ça change?


J'ai le privilège de travailler pour L'Arche, un organisme et une communauté qui s'engage pour la cause des personnes ayant une déficience intellectuelle. C'est un engagement comme un autre, ni pire ni meilleur, avec ses richesses insoupconnées et ses évidentes frustrations. C'est un travail infime, il y a tant à faire et nous réussissons si peu, mais c'est un travail au plein sens du mot car il a la potentialité de permettre mon implication assurée dans l'amélioration du monde. Je prends mon exemple car il est en partie inspiré de celui de Jean Vanier, le fondateur de L'Arche. Jean Vanier a tout quitté en 1964 pour aller suivre son appel: s'occuper de deux personnes ayant une déficience intellectuelle. Il n'avait pas d'autres buts que celui-là et pourtant L'Arche est maintenant présente dans 36 pays. Ceci résume la fulgurance de son engagement, sa réponse à cet appel a été si complète que son travail a porté fruit.


Chaque véritable travail devrait permettre cette réelle utilité à l'humanité: améliorer le monde. Vous croyez que le monde va bien? Pas besoin de le changer? Je ne vous crois pas! Nous possédons tous et toutes cet idéal de changer le monde, notre monde, de nous changer nous-mêmes.


Il ne s'agit pas d'être tous aux barricades pour le combat à l'égalité. Il ne s'agit pas de tout lâcher pour s'engager dans des luttes sociales. Chacun son appel comme on dit. Mais mon rêve d'aujourd'hui c'est que chacun et chacune se mette à l'écoute de son propre appel et ose y répondre. Le petit épicier qui sert ses clients avec gentillesse, générosité et honnêteté peut trouver une forme d'engagement dans son travail. Le papa qui prend son rôle d'éducateur et de protecteur vraiment à coeur peut s'engager lui aussi à sa façon. L'avocate qui défend des causes justes où elle s'investit peut faire de même. La moniale dans le fond de sa solitude sacrée peut s'engager envers ses semblables et la société si elle se sent en union avec eux. Tout est une question de sentiment d'appartenance, de solidarité profonde, de consentement à l'effort.


Je dirais même que c'est avant tout un engagement par rapport à nous-mêmes. Nous nous faisons la promesse de devenir meilleurs car c'est la seule et unique façon de le changer ce monde, en marchant dessus consciemment.




"Marcher, marcher toujours marcher
Avancer la tête nue sous des ciels larges et hauts
Prier à chaque pas, sourire à chaque mot
S’ouvrir la gueule au soleil et boire de l’air comme de l’eau
Marcher et marcher
Se contenter d’amour, se contenter de trop

Et je vais enfant au bout de mes années
Pour gonfler ma chemise sous les vents de passage
Par des chemins muets j’ai tout abandonné
Pour me laisser bercer dans les bras du voyage

Et je marche au désert la bouche pleine d’eau claire
Je reconnais ma vie à son silence
Je n’ai plus sur terre que les murs de ma chair
Mon dernier abri est ma confiance

Et marcher, marcher encore marcher
Les jambes en lambeaux, le poids dans le ventre
Marcher sur le monde, me tenir en son centre
Plus léger que l’insoutenable
Plus libre qu’il n’est supportable
Marcher oui marcher
Mon vagabondage est un voyage organisé"

samedi 20 décembre 2008

Introduire le sujet,... oui mais quel sujet?


Ouf! Je me lance enfin dans cette idée d'un blog pour parler de mon vécu, de mon quotidien, de mes espoirs, mes inquiétudes,mes convictions, mes réflexions et questionnements... Beaucoup de choses que je veux exprimer, préciser devant ceux et celles qui, par hasard ou par intérêt, me liront. C'est un exercice vraiment intéressant pour moi, qui me ramène indéniablement à mes vieux rêves d'écriture ou mes quelques cours en journalisme.

Mais ce n'est pas à titre de journaliste amateur que je créé ce blog mais plutôt comme petit citoyen, comme un être humain qui désire partager, ouvrir, intéresser. La technologie peut très souvent être froide, mais nous pouvons aussi nous en servir pour renverser la vapeur et assaisonner ce monde d'un peu d'humanité.

Voilà, c'est tout pour le moment car je dois aller vaquer à d'autres occupations. Mais je reviendrai bientôt avec un premier sujet qui devrait mieux situer le but à poursuivre. Mais parfois on croit aborder quelque chose, et c'est tout à fait différemment que le message est passé. Comme sur cette image.


Allez, on se reparle!